Un conflit majeur secoue actuellement la scène entrepreneuriale haïtienne, mettant aux prises Emmanuel Fritz Paret, propriétaire de l’hôtel Kaliko Beach, et la compagnie de télécommunication Digicel. Paret accuse Digicel d’être de mèche avec des gangs qui attaquent régulièrement son domaine. Cette allégation trouve sa source dans une dette de 2,5 millions de dollars américains que Digicel lui devrait depuis 2019 pour des droits d’opération sur son terrain, où un câble sous-marin de fibre optique reliant Haïti aux États-Unis est installé. Ce câble a été endommagé récemment, provoquant une panne massive au sein du réseau de la compagnie. Face à ces graves accusations, Digicel nie fermement toute implication et annonce des poursuites judiciaires contre le groupe Paret Hostility Group S.A.
Selon les déclarations de Paret, Digicel serait indirectement responsable des attaques de gangs perpétrées contre son hôtel. Il affirme que ces actions criminelles visent à l’intimider et à le pousser à renoncer à la somme que lui doit la compagnie pour l’utilisation de son domaine dans le cadre du projet de câble sous-marin. Ce dernier relie Haïti aux États-Unis et est crucial pour la transmission de données internationales.
L’hôtel Kaliko Beach, situé dans une région stratégique proche de la côte, aurait été la cible de multiples agressions. Selon Paret, ces attaques ne seraient pas anodines et viseraient à le déstabiliser économiquement afin d’éviter le règlement de cette somme conséquente. L’accusation porte également sur le fait que le câble de fibre optique, endommagé lors du dernier week-end, aurait été laissé vulnérable par Digicel, aggravant ainsi la situation.
Face à ces accusations, Digicel a publié un démenti ferme. La compagnie considère que ces allégations sont sans fondement et nuisent à sa réputation. Elle affirme n’avoir aucun lien avec des activités criminelles et réitère son engagement à respecter les lois et normes éthiques dans ses opérations en Haïti.
La compagnie a annoncé son intention de poursuivre en justice Paret et son groupe, Paret Hostility Group S.A., pour diffamation et atteinte à sa réputation. Selon les représentants de Digicel, ces accusations sont non seulement infondées, mais elles mettent également en péril la relation d’affaires entre les deux parties.
Le câble de fibre optique en question joue un rôle stratégique pour les télécommunications en Haïti. Sa rupture a provoqué une interruption massive des services chez Digicel, perturbant ainsi la connectivité de nombreux utilisateurs. Cette situation a exacerbé les tensions entre l’entreprise et Paret, car elle met en lumière l’importance de l’infrastructure télécom sur le terrain de l’hôtel Kaliko Beach.
Paret, en tant que propriétaire du terrain sur lequel passe ce câble, est en position de force. Toutefois, les accusations de connivence avec les gangs pourraient affaiblir sa position si elles sont perçues comme une stratégie pour faire pression sur Digicel.
Avec l’annonce de poursuites judiciaires, la bataille semble désormais se déplacer des déclarations publiques aux tribunaux. Le dénouement de cette affaire aura des conséquences non seulement pour les deux parties, mais également pour le secteur des télécommunications en Haïti, qui dépend fortement de l’infrastructure concernée.
Si Digicel réussit à prouver que les accusations de Paret sont infondées, cela pourrait restaurer la confiance dans l’entreprise et atténuer les dégâts causés à son image. De son côté, Emmanuel Fritz Paret devra prouver la véracité de ses allégations pour éviter des sanctions légales et économiques.
Ce conflit entre Emmanuel Fritz Paret et Digicel illustre les tensions croissantes autour des enjeux économiques en Haïti, notamment dans le domaine des télécommunications. Alors que la justice sera amenée à trancher, cette affaire pourrait bien redéfinir les relations entre grandes entreprises et propriétaires terriens en Haïti, où les infrastructures stratégiques sont souvent au cœur de rivalités. En attendant, l’industrie des télécommunications doit composer avec cette crise qui, pour l’heure, perturbe fortement les services de Digicel.
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