Au XXIÈME siècle, le tatouage fait de plus en plus d’adeptes. Partout à travers le monde, en Haïti, plus précisément dans la commune de Léogâne, ce phénomène semble renaître de ses cendres. De nombreuses personnes sont en quête de nouveaux tatouages.
De nos jours, le tatouage se développe de plus en plus et devient dorénavant un phénomène populaire qui n’est pas du tout nouveau, c’est une pratique qui existe depuis plus de 5000 ans. Et aujourd’hui encore se faire tatouer est l’une des choses les plus courantes. Connu pour son caractère indélébile et sa dimension symbolique, il est un moyen de se remettre d’une expérience traumatisante ou de se remémorer un moment précis.
Il est bien plus qu’un art. Quand une personne décide de se faire tatouer, c’est parce qu’il a du sens à ses yeux, il raconte une étape de sa vie, il exprime des idées ou montre des facettes de sa personnalité. À Léogâne, ce fléau semble être bien nouvel, jeunes, adultes, et même vieillard, chacun en portent un. Partout dans la commune, le nombres de personnes dont le corps est recouvert de tatouage est visible aux yeux de tous.
Porter son histoire sur sa peau
Le tatouage est un embellissement choisi pour sa beauté, et peut être choisi aujourd’hui pour sa signification. Pour la majorité des Léoganais, le tatouage est une mise en récit de soi. Rosena, cette jeune fille âgée de 20 ans, s’est fait tatouée pour la première fois,
“En ce qui me concerne, le tatouage c’est raconter une étape de sa vie, une histoire, un souvenir et bien plus. Je viens d’avoir un enfant, donc je me suis dit pourquoi pas porter son nom sur ma peau. C’est bien plus qu’une connexion”,
explique t-elle. Autrefois, l’âge majeur était un atout pour pouvoir porter un tatou, mais aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Ce jeune garçon, connu sous le nom de Joé, âgé de dix sept ans, raconte qu’il s’est fait tatoué depuis deux ans. Pour lui, au début c’était une folie, mais aujourd’hui cette folie lui a redonné goût à la vie.
“Je n’avais même pas une Idée de ce que je voulais faire. Vu que j’étais fils unique de maman, elle était une mère père, parce que mon père nous a abandonné, j’ai pas hésiter à graver son nom sur ma peau”,
raconte t-il. Joé explique que son parcours avec sa maman, devrait être gravé quelque part, et d’être visible à tous. Le tatouage attire le regard, les raisons d’en porter un sont bien multiples.
Maxo, ce jeune graphiste, le catégorise comme le meilleur de tout art. Avec une peau totalement colorié, pour lui porter son expérience sur sa peau c’est bien, mais c’est pas une obligation.“Chacun a son vécu, tout le monde ne pouvait pas avoir des tatouages similaires. J’ai mon histoire, j’ai ma femme que j’aime tant, j’ai deux jolies filles, donc porter leurs noms sur ma peau, c’est pour moi un signe d’amour que je porte à leurs égards. D’autre en plus, j’ai un dragon, car je trouve que c’est un animal fascinant par la puissance qu’il dégage”
a t-il expliqué.
Se faire tatouer, pourquoi?
À Léogâne, en 2024 le tatouage devient l’un des sujets les plus pertinents. Retracer son vécu sur sa peau, c’est d’être en parfaite communion avec soi même. Mais les raisons d’en porter un sont nombreuses. La majorité des Léoganais, se dit le faire par amour.
“Je l’ai fait par amour. Malheureusement j’ai perdu ma maman, donc j’ai pris plaisir à graver sur ma peau que je ne l’oublierai jamais”,
lâche cette jeune fille accueillante.
Le tatouage ne fait pas l’unanimité. Il y a ceux qui ne le font pas, juste par leur foi chrétienne.
Vivre grâce au tatouages
Le tatoueur, celui qui utilise le dermographe sa machine à tatouer, pour satisfaire les clients, vit grâce à ce métier pour subvenir à ses besoins. À Léogâne, il en existe pas mal.
“Je l’ai appris par le biais d’un ami. J’ai aucun diplôme. À plus de quatre ans d’expériences, je fais de ce métier mon arme de combat pour subvenir aux besoins de ma famille”,
explique Julien ce jeune tatoueur.
En dépit de la situation chaotique, depuis quelques mois, le nombre de personne voulant se faire tatoué dans la commune a augmenté“Par jour je compte plus de cinq clients, avant je n’avais eu qu’un client en une journée. Je vis grâce à eux depuis six ans. Je ne m’en lasse pas, chaque client, chaque nouveau tatouage c’est une nouvelle expérience”,
Raconte Patrice, ce tatoueur jovial.
En dépit de tout, le tatouage perd son ampleur. Jusqu’à date dans ladite commune les Léoganais, qui malgré tout continuent d’exister, ne cessent de chérir le rêve de se faire tatouer. Suite aux nombreux territoires qui sont assiégés par différents groupes armés illégalement, des personnes crains de porter leurs histoires sur leur peau.
You might also like:
- Soak and Vibes Classy : La Tradition Nocturne Incontournable de Léogâne
- « SKANDAL » par Ulysse : Libérer les femmes des attentes sociétales étouffantes.
- Le Débat sur le Port d’Armes par les Sapeurs-Pompiers en Haïti
- Expérience immersive avec Zafèm: Découvrez ‘Lalin ak Solèy’ en Vidéo
- Roosevelt Avril, une voix d’opéra qu’Haïti devrait chérir
En savoir plus sur Yogann Magazine
Subscribe to get the latest posts sent to your email.