Haïti étouffe sous ses ordures : jusqu’à quand allons-nous vivre ainsi ?

Haïti a longtemps été vue comme la perle des Antilles, un pays à la beauté saisissante, riche de ses paysages et de sa culture. Mais aujourd’hui, cette image s’est effacée. Depuis plus de vingt ans, la réalité qui s’impose au regard du monde est celle d’un pays submergé par les déchets, devenu tristement l’un des plus sales de la région.

La question est simple : où est le problème ? Les autorités municipales n’accordent aucune priorité au système de collecte et de traitement des ordures. Les centres de recyclage, de tri ou de valorisation n’existent pas. Mais plus grave encore, les citoyens eux-mêmes semblent s’être résignés à vivre dans la malpropreté, jetant leurs déchets partout, comme si ce chaos faisait partie de leur quotidien.

L’État a sa part de responsabilité, car il est censé organiser et mettre en place des politiques publiques. Mais aucun gouvernement ne pourra réussir sans la volonté des habitants. Le respect de l’espace commun commence par le citoyen. C’est lui qui doit exiger des solutions durables, mais surtout montrer par ses gestes qu’il veut une ville propre.

À Léogâne, nous avons constaté un phénomène frappant. À peine les autorités enlèvent-elles les montagnes d’ordures à certains points stratégiques de la ville que, moins d’une semaine plus tard, de nouveaux tas réapparaissent. Comme si la population tenait à recréer l’insalubrité. Cette irresponsabilité collective nourrit un cercle vicieux où chacun finit par se résigner à vivre dans la saleté.

Haïti n’a pas à se condamner à cette image dégradante. La propreté n’est pas seulement une affaire d’État, elle est d’abord une affaire de conscience. Tant que le peuple ne prendra pas en main son environnement, aucun miracle ne viendra. Le pays redeviendra la perle des Antilles seulement si chaque citoyen choisit, jour après jour, de respecter son espace de vie.


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